janvier 30, 2025

Liaisons dangereuses: l’Inde

India complicity

J’ai dit au ministre des Affaires étrangères [indien] que le partenariat entre Israël et l’Inde est un mariage digne du paradis mais consacré sur terre.

Netanyahu dans une interview pour IndiaToday

Le partenariat croissant de l’Inde avec Israël repose sur une convergence des intérêts de sécurité et aussi des perspectives idéologiques de nationalisme ethnique et des opnions suprémacistes.

L’approfondissement public de ces liens a eu lieu sous le parti du BJP de Narendra Modi au pouvoir, car contrairement au Parti du Congrès, il n’avait pas le même engagement idéologique envers la cause palestinienne et le monde arabe, ni les mêmes inquiétudes concernant l’électorat musulman en Inde.

Israël est devenu un important fournisseur d’équipements militaires et d’armes sophistiquées en Inde, se classant deuxième derrière la Russie ; cela représente environ 40 % des exportations totales d’armes d’Israël entre 2000 et 2010 (source : SIPRI).

Dans les années 90, les relations commerciales reposaient principalement sur les diamants, qui constituaient à l’époque près de 40 % du commerce bilatéral (source : ministère des Affaires étrangères indien).

La coopération des deux pays s’est rapidement étendue à l’espace, à l’innovation en recherche et développement, à la cybersurveillance, au pétrole, au gaz, à la technologie de l’eau, à l’agriculture et à la coproduction cinématographique.

Par exemple, lors de la visite de Modi en Israël en 2017, l’Inde a acheté le logiciel Pegasus utilisé pour pirater environ 300 comptes numériques d’activistes, de journalistes et de dirigeants de l’opposition.

Depuis 2015, les stagiaires des services de police indienne sont formés chaque année par l’Académie nationale de police d’Israël.

Dans le cadre de l’initiative « Make in India », les armes israéliennes sont directement produites en Inde.

La collaboration s’est particulièrement développée dans les domaines de l’eau et de l’agriculture depuis 2017.

Les autorités indiennes se sont associées à Mashav, l’Agence gouvernementale israélienne pour le développement international, en particulier dans la région occupée du Jammu-et-Cachemire, afin de bâtir des « centres d’excellence » pour former des agriculteurs.

Ces centres tiennent un discours écologique de façade sur l’apartheid israélien en Palestine et soutiennent les tentatives de modification de l’utilisation des terres et de la démographie du Cachemire de la part des autorités et des entreprises indiennes. Il existe 29 centres d’excellence dans 12 États de toute l’Inde.

Les groupes nationalistes hindous indo-américains se sont développés et se sont calqués sur le lobby pro-israélien le plus féroce aux États-Unis (AIPAC), en formant le Centre indo-américain d’action politique (IACPA) et le Comité d’action politique des États-Unis et de l’Inde (USINPAC).

Depuis lors, les deux groupes entretiennent un dialogue constant.