11 décembre 2024
Qualifiant cet événement de « grande opportunité », Israël profite du renversement de Bashar El Assad pour étendre son projet colonial dans la région.
Extension de l’occupation et intensification des frappes aériennes en Syrie
Juste après le renversement d’Assad, Israël a intensifié son occupation du Golan syrien, étendant sa présence militaire au-delà du territoire occupé et dans la zone tampon.
Dans les 48 heures qui ont suivi la chute du régime, Israël a effectué 250 bombardements visant des sites militaires dans toute la Syrie, y compris à Damas.
Contexte de l’occupation du Golan
Israël a occupé le Golan syrien en 1967, déplacé de force des centaines de milliers de Syriens et l’a complètement annexé en 1981.
Plus de 20 000 résidents druzes du Golan occupé refusent la citoyenneté israélienne et le service militaire. Depuis des décennies, Israël exploite les riches ressources du Golan, notamment l’eau, le pétrole et l’éolien, au profit des infrastructures étatiques et de plus de 30 colonies juives dans la région, qui abritent 25 000 colons.
L’annexion illégale du Golan est reconnue et condamnée au niveau international, à l’exception des États-Unis.
L’agression continue d’Israël au Liban
Exploitant la chute d’Assad, Israël poursuit également ses attaques contre le Sud-Liban, étendant son contrôle sur les terres libanaises.
Depuis l’accord de cessez-le-feu conclu avec le Liban le 27 novembre, Israël l’a violé plus de 156 fois, tuant plus de 10 Libanais.
Depuis octobre 2023, l’agression israélienne contre le Liban a tué 4 047 personnes, en a blessé 16 638 autres et a déplacé de force 1,2 million de personnes.
Poursuite du génocide à Gaza
Israël profite de la focalisation mondiale sur la Syrie et du black-out médiatique dans le nord de Gaza pour intensifier son génocide en cours, notamment par le siège et la famine.
Au cours des 48 heures qui ont suivi le renversement d’Assad, Israël a tué 78 Palestiniens et en a blessé plus de 134, notamment lors de frappes aériennes sur les tentes du camp de Nuseirat et sur l’hôpital indonésien.
Netanyahou se vante de ses crimes de guerre et souhaite étendre son pouvoir
Dans une logique coloniale et pour servir les intérêts bellicistes d’Israël tout en poursuivant la fragmentation entre pays Arabes, Netanyahou s’est vanté que ses crimes de guerre contre notre peuple aient contribué à la chute d’Assad.
« Cet effondrement est le résultat direct de notre action énergique contre le Hezbollah et l’Iran, les principaux soutiens d’Assad”.
M. Netanyahou a en outre promis de refaçonner « le visage du Moyen-Orient », déclarant: « L’État d’Israël est en train de s’établir dans le monde entier :
« L’État d’Israël s’impose comme un pôle de puissance dans notre région. Quiconque coopère avec nous y gagne beaucoup. Celui qui nous attaque perd beaucoup ».
L’agenda colonial régional d’Israël
« Il est plus important que jamais de créer une coalition régionale forte, avec l’Arabie saoudite et les pays signataires des accords d’Abraham, afin de faire face ensemble à l’instabilité régionale », Yair Lapid, chef de file de l’opposition israélienne.
« Nous devons nous préparer à une action rapide et spectaculaire. Nous devons construire notre propre « cercle de feu » et nous préparer à une action militaire rapide… La normalisation avec la Syrie et le Liban, fondée sur la puissance et le pouvoir israéliens, sont des objectifs réalistes ». Benny Gantz, ancien ministre israélien de la défense et actuel membre de la Knesset
L’espoir populaire face aux ambitions impériales dans la région
Malgré les implications terrifiantes que pourraient avoir les puissances impériales dans la région et le redoublement de la dépossession des Palestiniens par Israël, l’opinion publique est pleine de joie et d’espoir.
Dans l’ensemble du monde arabe, les gens célèbrent la chute d’un tyran, la libération des prisonniers et le regroupement des familles syriennes, comme un avenir possible à imaginer pour une Palestine libre.